Bonjour Hervé, pouvez-vous nous parler de MyBatteryHealth et de votre parcours qui vous a mené à la tête de cette entreprise spécialisée dans l'évaluation des batteries de voitures électriques d'occasion ?
MyBatteryHealth est né d’un constat simple : lorsqu’on achète une voiture électrique d’occasion, on ne connaît jamais vraiment l’état réel de sa batterie… alors que c’est le composant le plus cher du véhicule. J'ai donc développé une technologie capable d’évaluer la santé d’une batterie à distance, sans boîtier OBD, simplement grâce aux données du véhicule. Aujourd’hui, plus de 40 000 tests ont déjà été réalisés.
Mon parcours est à la croisée de l’IT, de l’innovation et de la mobilité. J’ai dirigé plusieurs sociétés de services et mené différents projets technologiques avant de créer un projet pour les applications mobile Tesla, puis MyBatteryHealth. Au départ, c’était un service pensé pour les propriétaires de Tesla, puis très vite j’ai compris que le besoin était bien plus large : les particuliers, les professionnels du VO, les flottes, les assureurs… tous avaient besoin d’un diagnostic fiable, rapide et indépendant.
Ce qui me motive depuis le début, c’est de rendre le marché de l’électrique plus transparent et plus rassurant. Une batterie bien évaluée, c’est une transaction plus sereine et un véhicule mieux valorisé.
Comment fonctionne concrètement votre méthode d'évaluation des batteries, et quels bénéfices cela apporte-t-il à un acheteur potentiel de voiture électrique d'occasion ?
Notre méthode repose sur une approche entièrement digital, totalement 2025, mélant data, IA et IOT.
Concrètement, nous récupérons les données du véhicule via l’API du constructeur – autonomie, consommation, historique de charges, kilométrage, température, etc. – puis nous les traitons à l’aide de notre jumeau numérique et de nos modèles d’IA.
Ce jumeau numérique reproduit le comportement théorique de la batterie telle qu’elle devrait être si elle était neuve. En comparant ce modèle à la réalité observée, nous pouvons estimer avec précision son état de santé (SOH), sa capacité résiduelle, sa vitesse d’usure et même anticiper son évolution.
L’avantage, c’est que tout se fait à distance, en quelques minutes, sans démonter quoi que ce soit et sans boîtier OBD. C’est fiable, reproductible et surtout totalement indépendant des constructeurs.
Pour un acheteur, les bénéfices sont très concrets :
• réduire l’incertitude sur le composant le plus coûteux du véhicule,
• éviter une mauvaise surprise liée à une batterie déjà très dégradée,
• mieux négocier le prix grâce à un diagnostic objectif,
• comparer plusieurs véhicules sur une base transparente,
• et surtout se rassurer : une bonne batterie signifie plusieurs années de tranquillité.
En résumé, on apporte au marché de l’électrique d’occasion ce qui existait déjà dans le thermique : un vrai contrôle technique de la batterie, simple et fiable.
Avez-vous remarqué des défis spécifiques auxquels les consommateurs ou concessionnaires font face lorsqu'ils évaluent l'état des batteries de voitures électriques d'occasion, et comment votre entreprise aide-t-elle à surmonter ces obstacles ?
Oui, il existe plusieurs défis majeurs, et ils touchent autant les consommateurs que les concessionnaires.
Le premier, c’est tout simplement le manque d’informations. Sur une voiture thermique, on sait écouter un moteur, regarder une fumée d’échappement, vérifier un historique d’entretien… Sur une électrique, tout se joue dans la batterie, mais c’est invisible. Les tableaux de bord affichent parfois un pourcentage de “santé”, mais il est souvent imprécis, variable selon les mises à jour logicielles et pas du tout standardisé.
Le deuxième défi, c’est l’absence d’outils fiables. Les tests OBD classiques ne fonctionnent pas bien sur l’électrique, et chaque constructeur a ses propres protocoles. Résultat : un professionnel peut se retrouver avec deux véhicules identiques… mais incapables d’être évalués de la même manière.
Enfin, il y a une vraie angoisse de la panne chez les acheteurs, qui craignent de se retrouver avec une batterie fatiguée et une autonomie inférieure à ce qu’ils pensaient acheter. Cela joue beaucoup sur la confiance et sur la valeur du véhicule.
C’est précisément là que MyBatteryHealth intervient.
Nous offrons :
• Une méthode standardisée pour toutes les marques et modèles,
• Un diagnostic objectif et indépendant, basé sur des données réelles,
• Une estimation fiable du SOH, de la capacité et de la dégradation,
• Une interprétation claire, même pour un non-expert,
• Et surtout une transparence totale, qui sécurise la transaction.
Pour les concessionnaires, cela signifie une meilleure valorisation de leurs véhicules, moins de litiges et un argument commercial fort.
Pour les particuliers, cela signifie acheter l’esprit tranquille.
Au final, on enlève une zone d’ombre du marché de l’électrique d’occasion, et ça change tout
Quelles tendances récentes avez-vous observées dans le marché des voitures électriques d'occasion en matière d'évaluation de l'état des batteries, et comment ces tendances influencent-elles votre approche ?
Le marché des véhicules électriques d’occasion (VEO) se développe rapidement. En 2025, le volume des immatriculations de VEO croît significativement — le dernier trimestre montre une hausse de +21 % par rapport à 2024. 
Par ailleurs, les modèles EV de 3 à 5 ans — le segment prioritaire pour l’occasion — représentent une large part des ventes. 
• Des prix plus accessibles — mais de vraies inquiétudes sur la batterie
Les véhicules électriques d’occasion deviennent plus abordables, ce qui élargit le champ des acheteurs potentiels. 
Cependant, l’un des freins majeurs reste la crainte liée à la santé de la batterie : dégradation, autonomie réduite, incertitude sur la durée de vie restante… 
• Une demande croissante pour des certificats d’état de batterie (“battery-health certificates”)
Face à la hausse des VEO, de plus en plus d’acteurs — acheteurs comme concessionnaires — recherchent des méthodes fiables et standardisées pour évaluer la batterie. Les “certificats de santé de batterie” se répandent comme un outil de confiance sur le marché. 
• Amélioration de la durabilité des batteries : la dégradation n’est pas toujours dramatique
Des études récentes montrent que les batteries de beaucoup de véhicules électriques conservent une bonne capacité même après plusieurs années, ce qui rend l’achat d’un VEO moins risqué qu’on ne le croit. Nous mettons l’accent sur la transparence et la fiabilité : face à une forte demande pour des diagnostics fiables, notre technologie s’aligne parfaitement avec la montée des “battery-health certificates”. Cela nous positionne comme un acteur clé pour donner confiance aux acheteurs comme aux concessionnaires.
• Nous adaptons notre modèle à un marché en expansion, surtout sur le segment des VEO de 3–5 ans : c’est là qu’il y a le plus de rotation, le plus de besoins d’évaluation et le plus d’opportunités de rassurer l’acheteur.
• Nous soulignons l’importance de données objectives : la perception d’une batterie “usée” reste un frein, alors que les données montrent souvent une santé correcte. Notre service permet de valoriser correctement ces véhicules — ce qui contribue à améliorer l’image et la confiance dans le VEO.
• Enfin, nous pensons à l’avenir long terme : si les batteries vieillissent mieux que prévu, cela renforce l’intérêt pour l’électrique d’occasion — mais cela rend d’autant plus crucial un bon diagnostic pour anticiper la durée de vie restante.
Pouvez-vous partager une expérience où MyBatteryHealth a joué un rôle crucial pour un client dans l'achat d'une voiture électrique d'occasion ?
Oui, bien sûr, et c’est même ce qui illustre le mieux l’utilité de notre solution.
Récemment, un acheteur hésitait entre deux voitures électriques d’occasion strictement identiques : même modèle, même année, même kilométrage et un prix quasiment similaire. Sur le papier, impossible de savoir laquelle était la “bonne affaire”.
Il a donc demandé deux diagnostics via MyBatteryHealth.
Résultat :
• la première voiture affichait un SOH de 91 %, parfaitement cohérent avec son âge ;
• la seconde, en revanche, était à 82 %, avec une dégradation beaucoup plus rapide que la normale.
Sans notre test, il aurait très probablement choisi au hasard ou selon la couleur de la voiture.
Grâce au rapport, il a pu choisir le véhicule qui lui convenait le mieux, et surtout négocier avec un élément clé.
C’est exactement ce que nous voulons apporter : de la transparence, de la confiance et de l’économie réelle pour les acheteurs comme pour les professionnels. Et nous voyons ce type de situation toutes les semaines, parfois avec des écarts de batterie qui changent complètement la valeur d’un véhicule.
Selon vous, comment l'évaluation des batteries de voitures électriques d'occasion évoluera-t-elle dans les années à venir, et qu'est-ce que cela signifie pour l'industrie automobile ?
L’évaluation des batteries va devenir un élément central du marché automobile dans les prochaines années.
Aujourd’hui, diagnostiquer une batterie est encore perçu comme quelque chose de “nouveau” ou de technique. Mais avec l’essor des véhicules électriques, cela va devenir un standard, exactement comme le contrôle technique l’est pour les voitures thermiques.
On voit déjà trois évolutions majeures se dessiner :
- Une standardisation des méthodes de diagnostic
Les constructeurs, les assureurs et les acteurs du VO vont converger vers des référentiels communs.
Aujourd’hui, chaque marque a sa manière d’exprimer l’état de la batterie.
Demain, il y aura un langage unique — un peu comme les normes WLTP — pour comparer de manière transparente l’état réel d’un pack batterie, quel que soit le véhicule.
- La généralisation des “battery-health certificates”
Acheter un véhicule électrique sans certificat de batterie paraîtra aussi inconcevable que d’acheter une maison sans diagnostic énergétique.
Les clients, les banques, les loueurs et les concessionnaires vont exiger un rapport indépendant pour garantir la valeur résiduelle et limiter les risques.
- Une intégration massive des jumeaux numériques et de l’IA
Les batteries évoluent en permanence : température, style de conduite, charges rapides…
Les modèles prédictifs deviendront capables d’anticiper la dégradation future et de donner une vision fiable de la durée de vie restante.
Cela transformera totalement la façon dont on valorise un véhicule.Ce que cela signifie pour l’industrie automobile :
• Une meilleure transparence, qui renforcera la confiance dans l’électrique d’occasion.
• Une valorisation plus juste des véhicules, basée sur l’état réel plutôt que sur le kilométrage seul.
• Des marchés secondaires plus dynamiques, notamment pour le leasing et la seconde vie des batteries.
• De nouveaux modèles économiques, où la batterie sera évaluée, certifiée, garantie et parfois même assurée de manière indépendante.
Quel conseil donneriez-vous à nos lecteurs qui envisagent d'acheter une voiture électrique d'occasion mais s'inquiètent de l'état de la batterie ?
Mon premier conseil serait de ne pas se laisser gagner par l’inquiétude : la grande majorité des batteries se comportent mieux que ce que l’on imagine.
Mais il est essentiel de vérifier leur état avant d’acheter, car c’est le cœur du véhicule.
Concrètement :
1. Ne vous fiez pas uniquement à l’autonomie affichée au tableau de bord.
Elle varie avec la température, le style de conduite, les mises à jour… et ne reflète pas toujours la réalité.
2. Demandez un diagnostic indépendant.
Un test comme celui de MyBatteryHealth donne un état de santé clair, chiffré, transparent et comparable entre modèles.
3. Comparez plusieurs véhicules.
Deux voitures identiques peuvent avoir des batteries très différentes selon leur usage.
Quelques pourcentages de SOH d’écart peuvent représenter plusieurs années de durée de vie.
4. Regardez la garantie batterie.
Beaucoup de constructeurs garantissent les packs 8 ans ou 160 000 km : c’est un vrai filet de sécurité, nous allons prochainement proposé aux utilisateurs de MyBatteryHealth une garantie complémentaire.
5. Faites confiance aux données plutôt qu’à l’intuition.
Une voiture qui semble “comme neuve” à l’extérieur peut avoir une batterie fatiguée… et l’inverse est aussi vrai.
